Les portes du progrès et de l’avenir
Alors que le 15 mars devrait être une date fériée, elle passe quasiment inaperçu politiquement et médiatiquement.
Elle scelle pourtant la naissance en 1944 d’une ambition et d’un projet de société qui engageaient devant la nation, et pour le long terme, son évolution vers plus de justice et de solidarité. C’est à cette date que fut signé le Programme d’action de la Résistance, plus connu sous l’appellation de la première édition clandestine, Les jours heureux.
Par fidélité à l’histoire, faut-il rappeler qu’il ne s’agissait pas d’un texte de circonstance mais bien un engagement à l’unanimité de la diversité du Conseil national de la Résistance (CNR).
Le Conseil n’avait pas pour seule volonté de rassembler des forces pour chasser l’occupant et ses complices de Vichy. Il voulait aussi que son action débouche sur une société plus humaine, de liberté. Il souhaitait œuvrer pour l’instauration d’une démocratie économique et sociale définissant les moyens sans lesquels un tel idéal ne pouvait devenir réalité.
Ce programme est un texte vivant qui atteste de la modernité de la Résistance et de son esprit qui est une source de réflexion pour tous ceux qui sont engagés dans le combat pour la démocratie, les droits de l’homme, contre l’intolérance, le racisme et ses variantes.
À une époque où la détérioration du tissu social ouvre la voie à la démagogie et à l’aventure, où la jeunesse a besoin de repères, il semble utile de rappeler que les valeurs affirmées par le programme du CNR, la liberté, la justice sociale, la solidarité, la tolérance sont les seules susceptibles de constituer le socle d’une république citoyenne et sociale.
Un nouveau quinquennat va commencer, et au regard de la campagne et des programmes énoncés, la résistance sociale sera plus que jamais nécessaire pour donner les clés des portes du progrès et de l’avenir.
Patrick Chamaret, président de l’IHS des cheminots.