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Un enjeu sociétal HISTORIQUE !

D’ores et déjà, il nous apparaît de façon évidente que ce conflit sur les retraites marquera l’histoire sociale de notre corporation et de notre fédération, s’inscrivant dans la lignée des grands moments de luttes qui l’ont précédé et qui ont façonné et renforcé nos convictions et nos positionnements syndicaux.

Un choix, des valeurs

Son caractère historique est d’autant plus marqué que ce combat porte sur un enjeu sociétal. Car il s’agit bien d’une tentative du gouvernement en place d’imposer une réforme profonde du système, avec des conséquences lourdes sur la vie de chacune et de chacun, en rupture avec les principes et buts alloués au système solidaire par répartition. Or, ces principes ont été durement gagnés au fi l des luttes depuis le premier système de retraite des cheminots, régime pionnier en l’occurrence sur la question, jusqu’au régime général pour l’ensemble des salariés en 1947.

Au-delà de sa dimension sociale et économique, ce système affirmait alors un choix sociétal de solidarité intergénérationnelle, portée par les valeurs de la Résistance, au regard de la place tenue par la classe ouvrière à ce moment de notre histoire. Dans le même temps, la grande bourgeoisie était disqualifiée pour son soutien au régime de Vichy et n’avait alors plus voix au chapitre.

Imposture et détournement

Les propos du Premier ministre, lors de la présentation de sa réforme des retraites, le 11 décembre 2019 au Conseil économique social et environnemental (CESE), sont une imposture indécente. Affirmer que cette réforme a été conçue « dans l’esprit du Conseil national de la Résistance » est un détournement de l’histoire éhonté. Elle n’est en fait que la revanche de cette grande bourgeoisie et du patronat qui n’ont jamais admis cette avancée sociale, s’appliquant à en réduire le caractère social et solidaire, en la modifiant sans cesse depuis 1958, à coups d’ordonnances puis de réformes (Veil, Balladur, Rocard).

Une cause noble

En attaquant les droits sociaux les plus avancés, cette réforme constitue une étape décisive d’une politique libérale qui tire tout le monde, hormis les privilégiés, vers le bas. Nous nous élevons contre ce choix et sommes décidés à livrer bataille à la hauteur des enjeux posés.

Patrick Chamaret,
président de l’IHS des cheminots.