Retour sur la prime de vacances
Les vacances approchent et, du fait du contexte sanitaire que connaît notre pays, personne ne sait comment elles se dérouleront.
Malgré cela, il est intéressant de se remémorer la façon dont a été obtenue la prime de vacances des cheminots, devenue gratification de vacances au fil du temps*.
En 1971, le gouvernement en place recherchait un large consensus. Il s’agissait d’obtenir une sorte d’intégration des forces sociales par la duperie de la « nouvelle société » prônée par le Premier ministre de l’époque, Chaban-Delmas, et les discours angéliques sur la « concertation permanente ». En juin de cette même année, et après avoir consulté les cheminots, les syndicats décidèrent localement de lancer une grève qui fut par la suite coordonnée sur tout le territoire par un appel des fédérations de cheminots CGT et CFDT.
Cette première grève nationale post 1968 de toute une corporation dura dix jours et ne fut pas un long fleuve tranquille. Les négociations furent traversées par des provocations du gouvernement, le chantage de la direction de la SNCF, les menaces envers les cheminots et les coups bas des autres organisations syndicales. Parmi les acquis importants de cette mobilisation, figure notamment la prime de vacances.
Cependant, une frange des cheminots estima les résultats très insuffisants et en fit porter la responsabilité à la CGT. La Fédération fut alors amenée à approfondir sa pratique syndicale. Avec ses unions régionales et ses syndicats, elle prit la décision de réfléchir à une action responsable et efficace, basée sur le respect des règles de la démocratie syndicale et ouvrière, le renforcement de l’unité d’action et la conception de masse et de classe.
Ces questions pour l’élaboration des revendications et de l’action se posent avec toujours autant d’acuité aujourd’hui.
Thierry Roy, vice-président de l’IHS des cheminots.
* Pour plus d’informations sur le déroulement de cette lutte, vous pouvez consulter La Tribune n° 461 du 30 juin 1971 dans notre fonds numérisé.