La Commune de Paris a 150 ans
L’année 2021 signe le 150e anniversaire de la Commune de Paris. Rarement un épisode aussi bref aura laissé une empreinte si grande. Et pas seulement en France. Dans un contexte tragique de défaite et d’occupation, la Commune fut une tentative inédite de pouvoir populaire, portée par l’espérance d’une « vraie République », une « République démocratique et sociale » où l’égalité et la souveraineté populaire ne seraient pas de vains mots.
Une gouvernance visionnaire
Bien avant d’autres, au cœur d’une guerre civile atroce qui a fini par décimer ses partisans, la Commune de Paris a laissé entrevoir ce que pouvait être une politique publique de l’égalité, de la citoyenneté active et de l’émancipation individuelle et collective.
Le Conseil de la Commune, élu le 26 mars 1871, a promu l’autonomie municipale, la séparation de l’Église et de l’État, la gratuité et la laïcité de l’enseignement, pour les filles comme pour les garçons. Il a conforté l’idée de l’égalité entre les femmes et les hommes, ouvert l’accès aux responsabilités pour les étrangers au nom de la « République universelle ». Il a aussi affirmé le droit des catégories populaires à la culture et au « luxe communal » et a poussé plus loin qu’en 1848 l’idée du droit au travail et d’un droit social.
Un condensé de démocratie
Tout cela a pu avoir lieu bien que cet événement soit inscrit dans un laps de temps extrêmement court : 72 jours au total. Le soulèvement du peuple parisien s’est produit le 18 mars 1871, la Commune a été élue le 26, installée le 28. Les premiers affrontements militaires se sont produits le 2 avril. Cette séquence fut d’autant plus brève que la Commune n’a en fait commencé à travailler que le 29 mars et dû interrompre ses séances officielles le 21 mai. Les élus parisiens n’ont eu que 54 jours au total pour tenter de mettre en application les réformes de fond que leurs mandants appelaient de leurs vœux. Et cela, tout en étant contraints de mener une terrible guerre d’usure qui monopolisait une grande partie des énergies militantes, mais aussi la quasi-totalité des revenus financiers de la capitale.
À l’occasion du 150e anniversaire de la Commune et de la parution du livre La Commune de Paris 1871 – Les acteurs, l’événement, les lieux, l’équipe du Maitron vous propose sur son site maitron.fr une série de contenus interactifs pour arpenter le Paris de la Commune et (re)découvrir les biographies de ses protagonistes. Sur les 17 500 communards recensés par le Maitron figurent 150 cheminots.
Thierry Roy,
président de l’IHS des cheminots.
Photo : Proclamation de la commune le 28 mars 1871 place de l’Hôtel de ville à Paris (Le Monde illustré)
© IHS CGT des Cheminots