Les SPARTAKIADES
Les Jeux olympiques de Tokyo viennent de se terminer. Les prochains auront lieu à Paris en 2024. Cet événement sportif mondial n’a pas fait l’unanimité lors de sa création.
Enjeux politiques
L’Union soviétique s’oppose en effet aux Jeux olympiques de Pierre de Coubertin qu’elle considère comme élitistes. Elle crée l’Internationale Rouge Sportive (IRS), en 1921, laquelle sera à l’origine de la création des olympiades ouvrières, les Spartakiades, dont la première édition se déroulera à Moscou en 1928.
La seconde aura lieu à Berlin en 1931 et la troisième, qui signera l’internationalisation du sport ouvrier, à Paris en 1934 sous le nom de Rassemblement international des sportifs contre le fascisme et la guerre impérialiste.
Un symbole antifasciste
Initialement, ces troisièmes Spartakiades devaient avoir lieu à Moscou en 1933. Cette manifestation devait donner lieu à de nombreuses constructions sportives et rassembler 50 000 participants. De son côté, l’IRS souhaitait que cette fête soit aussi celle du mouvement sportif ouvrier international. Malheureusement, les constructions avançant lentement et le contexte politique s’aggravant en Europe, en Allemagne particulièrement, cette manifestation sera reportée à l’été 1934 et en France.
L’Internationale communiste (IC) choisit ce moment pour changer de tactique et transformer les troisièmes Spartakiades en un rassemblement international contre le fascisme et la guerre.
L’édition de 1934
L’événement a lieu au stade Pershing de Paris devant 20 000 spectateurs. Les compétitions de cette troisième édition réunissent 3 000 athlètes de 18 pays. Une coupe du monde du football ouvrier y est même organisée du 11 au 14 août, réunissant 12 pays, dont les États-Unis et l’Union soviétique qui remporte la victoire finale.
L’IRS participera ensuite au projet de l’Olympiade de Barcelone organisée en opposition aux jeux de Berlin en 1936, afin de montrer son attachement au sport travailliste ainsi qu’à l’antifascisme. L’IRS sera dissoute en avril 1937 sur décision de l’IC.
Pour en savoir plus sur ce sujet et sur l’aventure sportive de la Fédération CGT des Cheminots (1918-1998), vous pourrez lire le prochain Cahier de l’IHS des cheminots qui sortira prochainement.
Thierry Roy, président de l’IHS des cheminots.