Adieu CHRISTIANE
C’est avec une profonde émotion et une immense tristesse que nous avons appris le décès de Christiane Roulet (née Bedon) survenu le 16 juillet dernier.
Courage, ténacité, modestie ont été les marqueurs de sa vie, ce dont peuvent témoigner tous les camarades qui l’ont côtoyée à la Fédération CGT des cheminots. Les nombreux messages qui sont parvenus à la Fédération montrent l’importance du rôle qu’elle tenait dans notre organisation. Avec justesse, tous soulignent son engagement et sa détermination pour faire triompher notre combat pour plus de justice sociale et pour satisfaire les revendications des cheminots actifs et retraités. Son action militante a marqué notre profession et notre syndicalisme.
Un engagement réfléchi
Originaire de Vendée, née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 22 juin 1946 à Antigny, Christiane est âgée de 19 ans lorsqu’elle est embauchée à la SNCF le 3 mars 1966.
Son engagement syndical viendra quelques années plus tard. Elle participe aux luttes de mai 1968.
Marquée aussi par la guerre du Vietnam, elle choisit d’intégrer d’abord le Parti communiste français (PCF). Un camarade lui ayant fait remarquer que son engagement ne pouvait aller que de pair avec celui de la CGT, elle y adhère en 1970.
Une syndiquée impliquée
Des responsabilités lui sont rapidement confiées au sein du syndicat de Paris-Saint-Lazare et dans les structures spécifiques au personnel administratif.
Lors du congrès de 1976, elle est élue responsable du collectif national administratif à la commission exécutive fédérale. Au congrès suivant, en novembre 1979, elle accède au bureau fédéral et au secrétariat.
Photo : Christiane en 1983 . © IHS Cheminot CGT
En 1985, en parallèle de son mandat au bureau fédéral, Christiane devient secrétaire du comité central d’entreprise (CCE-SNCF). Elle occupera cette fonction jusqu’à son élection en tant que secrétaire générale adjointe de la Fédération CGT des cheminots au congrès de novembre 1993, aux côtés de Bernard Thibault, devenu secrétaire général lors de ce même congrès.
Durant cette période, plusieurs événements majeurs tels que la grève des cheminots de 1995 et l’accord sur les 35 heures ont permis de mesurer les grandes qualités de dirigeante syndicale de Christiane qui a su imposer son empreinte féminine dans un univers à dominante masculine.
Une militante loyale et dévouée
Lorsque le 46e Congrès confédéral de début 1999 élit Bernard Thibault secrétaire général de la CGT, elle assure l’intérim à la Fédération en attendant que Didier Le Reste soit élu secrétaire général fédéral au congrès de mai 2000. Elle quitte alors ses responsabilités de secrétaire générale adjointe de la Fédération.
Une figure de notre histoire syndicale
Son investissement dans la lutte reste intact, mais prend alors une autre forme. Elle rejoint l’Institut d’histoire sociale CGT des cheminots qu’elle avait contribué à mettre en place, au titre de la direction fédérale, après le congrès de 1997, et en devient la présidente.
En février 1999, elle est nommée au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite. Par la suite, elle reçoit également la Légion d’honneur.
Par son engagement et son action, Christiane a contribué à écrire de belles pages de nos luttes syndicales et politiques. Elle entre désormais dans notre histoire.
Thierry Roy, président de l’IHS
[Photo principale : Christiane dans le bureau de l’IHS Cheminot CGT en 2015. © P. Lalys – IHS Cheminot CGT]