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RÉGIONALISATION : un engagement EXIGEANT

Dès 1984, dans le contrat social de développement publié par la Fédération CGT des cheminots, un chapitre titré « La région, un atout majeur », pose les bonnes questions : « Pour quels objectifs ? Dans quelles structures ? Avec quels moyens ? »

Pour la CGT, la régionalisation s’inscrit dans le droit aux transports pour tous instauré par la loi d’orientation pour les transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982, créant l’Épic SNCF.

À l’époque, la nécessité de décentraliser la SNCF, pour qu’elle soit en prise directe avec la vie économique et sociale régionale, attentive aux grands courants d’échanges tant marchandises que voyageurs
apparaît nettement. Une SNCF décentralisée, régionalisée, c’est une SNCF apte à motiver son personnel.

Dix ans plus tard, la CGT interviendra dans le débat s’instaurant avec la mission du sénateur Haënel « Régions, SNCF, vers un renouveau du service public » en formulant plusieurs propositions. Parmi elles, la nécessité de conserver et de développer l’unicité du réseau afin de répondre aux exigences d’aménagement du territoire, celle de ne pas négliger le transport de marchandises par fer, ou encore celle de maintenir l’égalité d’accès et de traitement en tout point du territoire. Elle pose également une ligne rouge : le statut des personnels indissociable de la qualité du service public doit être préservé.

À partir de 1997, avec l’expérimentation, puis de 2002 avec la généralisation de la régionalisation des TER, la CGT réaffirmera sa position constante vis-à-vis de la régionalisation : exigeante, constructive, revendicative.

Elle saura mobiliser les cheminots et notera la progression constante du trafic et des recettes dès lors que l’objectif social et économique répond aux besoins de transport de qualité, avec les moyens  humains, matériels et financiers pour le service public, exploité par la SNCF.

Ce n’est plus le chemin tracé aujourd’hui par les champions de la concurrence « libre et non faussée », la CGT s’y oppose fermement.

Pierre Delanoue, membre du Bureau de l’IHS cheminots.

 

Image : ©IHS CGT cheminots