Actualités

Travaillant dans les trains, les ambulants entretenaient des relations étroites avec les cheminots.
Cette organisation était très efficace. Les ambulants triaient le courrier pendant le parcours ferroviaire, ce qui permettait une distribution du courrier en J + 1, c’est-à-dire une livraison dès le lendemain (on en est loin aujourd’hui), illustrant ainsi l’efficacité des services publics ferroviaire et postal. De même, les bureaux gares, situés de fait dans les gares, créaient des liens forts renforçant ainsi les solidarités de luttes.

En 1910, à la naissance de la première fédération postale, la proposition que les ambulants adhèrent à la Fédération des cheminots est posée. La proximité des lieux de travail des personnels ambulants et bureaux gares rend crédible cette idée de rapprochement « des prolétaires de la voie ferrée et du prolétariat postal ». Elle est remise en débat en 1911 mais, finalement, elle n’aboutit pas.

Par la suite, les luttes communes entre postiers et cheminots ont été nombreuses pour sauvegarder ce modèle, mais à partir de 1975, la baisse du trafic fret initie et programme la fin des ambulants et bureaux gares. Le TGV postal, jugé moins coûteux que le transport aérien, apporte un espoir, mais celui-ci est de courte durée. Les luttes et la résistance des postiers font reculer l’échéance, mais la volonté gouvernementale de casser l’outil de travail est la plus forte et en 1995 le train postal est arrêté.

Le livre de Robert Gilles nous replonge dans 150 ans d’histoire commune. Il est d’un apport de grande valeur au service des luttes menées par les militants et militants de la CGT, dans les conditions d’aujourd’hui, pour préserver et renforcer le service public.

Thierry Roy, président de l’IHS cheminots.